⠀ Qu’en dis-tu, voyageur, des pays et des gares ? Du moins as-tu cueilli l’ennui, puisqu’il est mûr, Toi que voilà fumant de maussades cigares, Noir, projetant une ombre absurde sur le mur ? Tes yeux sont aussi morts depuis les aventures, Ta grimace est la même et ton deuil est pareil : Telle la lune vue à travers des mâtures, Telle la vieille mer sous le jeune soleil, Tel l’ancien cimetière aux tombes toujours neuves ! Mais voyons, et dis-nous les récits devinés, Ces désillusions pleurant le long des fleuves, Ces dégoûts comme autant de fades nouveau-nés, Ces femmes ! Dis les gaz, et l’horreur identique Du mal toujours, du laid partout sur tes chemins, Et dis l’Amour et dis encor la Politique Avec du sang déshonoré d’encre à leurs mains. Et puis surtout ne va pas t’oublier toi-même Traînassant ta faiblesse et ta simplicité Partout où l’on bataille et partout où l’on aime, D’une façon si triste et folle, en vérité ! A-t-on assez puni cette lourde innocence ? Qu’en dis-tu ?
So beautiful the blue sky peeping through the trees,
The tropical sound of birds, the feeling of freedom and of lightness in your life,
Then why is there a cloud that is descending on that scene
Why does it infiltrate my very mind and thoughts?
That want so much to feel the lightness of my heart.
It is the slowness of a loss that is to come,
The day to day gradual infiltration of memories lost,
The memories of shared life and love,
The memories that will not be shared in future times,
Is there a point to keep the strength to carry on?
What inspiration can be found to face the years to come.
It can be found forever in a love that is shared f
Sans prévenir l'angoisse m'étreint.
Je la repousse mais elle me serre
La gorge.
Et me tue.
Ni douceur ni vergogne.
Puis elle repart, ayant perpétré son abominable crime,
Et me laisse continuer à essayer encore
De vivre.
Libre?
Le cœur fêlé.
En mille morceaux
Je me sens si fragile
Faible et friable en tout
C'est un corps bien gracile
Que portent mes genoux
Chaque souffle est danger
Il pourrait me détruire
Je n'ai plus d'unité
Qu'est-ce qui me fait tenir?
Quel miracle assez fort
Rassemble ces morceaux?
Et quelle voix encore
Peut prononcer ces mots?
Ce n'est que dans tes bras
Que je suis quelque chose
Ce lent déclin de moi
Près de toi fait une pause
Je dois mettre une casquette sur ta tête
Pour te protéger du soleil.
Mais la vie brûle mon cœur,
Toujours
Souvent
Parfois.
Je ne te le dis pas mais tu le sens déjà,
Et ces petites peines remplissent tes yeux de larmes,
Morcellent mon cœur de femme
Et soucient ton papa.
Je te conseille de ne pas le regarder en face, ce soleil.
Mais tu es une abeille gourmande,
Une petite plante vivace,
Fébrile de découvrir la vie,
Les vertiges et les chutes,
Parce qu'il faut bien tomber.
Parce qu'il faut bien apprendre.
Et je me vois tenue de t'emprisonner
Dans un monde fait de poses
Dites civilisées
Mai
La neige me brûle.
Pourquoi?
Les yeux écarquillés j'avance maladroitement,
Les mains vers le ciel,
Les pieds dans les nuages.
Pourquoi?
La neige me tente.
La bouche entrouverte je mange silencieusement,
Les doigts dans la crasse,
Les yeux pris dans l'orage.
Pourquoi?
La neige me manque.
La tête dans les abysses je nage furtivement,
Sans que l'on me voit,
Ni que l'on m'entende,
Dans une demi-vie enfouie sous la gangue.
Pourquoi?
J'étais dieu et j'ai détruit l'offrande.
J'étais doux et j'ai ourdi mille guerres.
J'étais fils et j'ai honni ma mère.
La terre.
Le dernier hiver.
Pourquoi?
Je marche sur un fil,
Entre falaise et précipice,
Tantôt prise de vertige, et puis de liberté,
Suivant les vents contraires
Et les esprits chagrins.
Je marche sur ce fil,
Et sens la terre tourner,
Autour de nous, pressée,
M'emporter dans cette danse
Ultime et lumineuse.
J'avance sur le fil,
Et suis la vie passée
Qui me blesse et rassure,
Affolante et sublime,
Dans un torrent d'humanité.
Je glisse sur le fil,
Et casse les certitudes
Qui me lient les poignets,
Me rendant amnésique
Des douceurs amoureuses.
Je m'accroche à ce fil
Dans une peur douloureuse
Qui retient les instincts
De la simple bonté
Sois là.
Malgré les bombes, le brouillard et les guirlandes,
Les espoirs, les peurs et les chagrins.
Il n'y a pas de sapin et les flammes brûlent en dehors de la cheminée.
Je crois qu'il y a le feu au monde.
Sois là.
Sans toi je peux mourir demain en contemplant la guerre,
Les vitrines d'hiver pendant que les corps tombent,
Le besoin d'amour et les crimes infernaux.
Sois là,
Dans la ville aux lumières qui nous abrite encore,
Et montre à notre enfant le bien que l'on peut faire,
Malgré la fatigue des combats intestins.
Il neige?
Non, ce sont des cendres qui sortent de l'écran.
Je vois mouri